Réaliser un SIG 3D

Mis à jour le 3 mars 2024 à 15:20

Plusieurs étapes interviennent dans la réalisation d'un SIG 3D en archéologie.

1. Recherches documentaires. Bien qu'extérieures au travail sur les logiciels, elles sont essentielles. Dans le cadre de vestiges disparus ou arasés, elles permettent la création de modèles 3D probables. Même lorsque les vestiges sont au moins en partie conservés, voire numérisés, elles permettent d'apporter des informations sur l'environnement des sites, la composition du mobilier, etc. De plus, elles suscitent les questionnements et permettent ainsi de poser plusieurs problématiques et objectifs auxquels le SIG 3D réalisé devra tenter de répondre. La création d'un SIG 3D sans problématique posée préalablement est inutile.

2. Mettre en place tout ce qui nous sera utile par la suite. Il faut ensuite choisir le logiciel de modélisation 3D, définir le logiciel de SIG qui sera utilisé, collecter les différentes données nécessaire à la réalisation du SIG 3D (telles que les coordonnées spatiales des vestiges si elles sont connues, les plans des sites, les dimensions, etc.).

3. Obtention ou création des Modèles Numériques de Terrain (MNT) ou Modèles Numériques d'Altitude (MNA) nécessaires à la réalisation du projet. A noter que la résolution, plus ou moins précises, dépend de la zone d'étude et du type d'analyses que l'on souhaite réaliser. Dans certain cas, une résolution plus faible peut être préférable. L'idéal reste de se créer un jeu de MNT/MNA aux résolutions différentes pour une même zone d'étude.

4. Création des modèles 3D. Elle peut passer par la numérisation (photogrammétrie, scannérisation) ou la modélisation (via un logiciel de modélisation 3D) des vestiges archéologiques.

5. Préparation du SIG. Sur le logiciel SIG, préparer l'espace de travail en définissant le système de projection, en important le ou les MNT/MNA, éventuellement en les retravaillant.

6. Importation et géoréférencement des modèles 3D. Cette étape s'effectue sur le logiciel SIG. Soit les modèles 3D possède des coordonnées spatiales et leur importation dans un logiciel SIG permettra leur positionnement automatique (éventuellement à réajuster manuellement) si le système de projection est le même. Soit ils n'en possèdent pas et doivent être géoréférencer manuellement, grâce à l'outil de géoréférencement disponible dans chaque logiciel SIG. Il faut alors attribuer des coordonnées en X, Y et Z à certains points de chaque modèle.

7. Analyse. Désormais, les outils d'analyse spatiale du logiciel SIG peuvent être utilisés, en prenant en compte les données 3D.

8. Observations et hypothèses. Les résultats doivent être observés et analysés afin d'aboutir à des hypothèses, voire des conclusions, permettant de répondre aux problèmes posés.

Etapes pouvant intervenir dans la réalisation d'un SIG 3D (Tiffany Aires Da Cruz)

 

Plusieurs logiciels peuvent être mis en oeuvre dans la réalisation d'un SIG 3D. Si les logiciels SIG comme QGIS, ArcGIS et Global Mapper proposent des fonctionnalités permettant de créer des formes en 3D directement dans votre SIG ou d'importer des éléments 3D (des modèles ou des données), le choix peut également se porter sur Blender. Effectivement, l'add-on "Blender GIS" peut être téléchargé et installé sur le logiciel de modélisation 3D, permettant alors la création de cartes 3D géoréférencées à partir des données de Google Satellite par exemple, l'ouverture de MNT qui peuvent y être retravaillés, ou encore l'import de plans géoréférencés. Bien que Blender ne puisse remplacer un logiciel SIG, notamment car n'en possédant pas les outils d'analyse spatiale, il peut toutefois s'avérer très utile en complément de ces derniers, par exemple en produisant des modèles 3D à l'échelle pouvant être intégrés à un SIG, ou encore en permettant de visualiser en 3D et de retravailler un MNT.